Parcours à L'L
En février 2011, Michaël Allibert remporte le Prix de la Recherche lors des HiverÔclites (scène ouverte organisée par les Hivernales/CDC en Avignon). Le prix en question : une semaine de résidence à L’L. Après cette première rencontre en septembre 2011, proposition lui est faite d’entrer en résidence de recherche. Un an et demi plus tard (février 2013), il présente une étape de sa première recherche à L’L, au festival Artdanthé à Vanves. Suite à cette confrontation avec les publics, décision est prise de passer à la phase de création de 35.000 grammes de paillettes en fin de journée, qui est créé à Roubaix dans le cadre du z00m!, en mai 2013.
En janvier 2014, il entame une seconde recherche à L’L, qu’il intitule : La nuit est tombée sur le royaume. Jérôme Grivel vient se joindre à lui. Ensemble, ils aboutissent à une création qu’ils présentent en première au festival actoral 2016, à Marseille.
En janvier 2017, le tandem se lance dans une dernière recherche dont le titre exprime clairement le sujet exploré : Jouir. Celle-ci prend fin en février 2020.
La nuit est tombée sur le royaume
Le désordre, et le pouvoir… Le champ d’attaque d’une recherche transdisciplinaire et, pour l’heure, tous azimuts. Le désordre n’est-il tout simplement pas un ordre dont nous n’aurions pas les clés ?
La nuit est tombée sur le royaume est une proposition issue d’une recherche autour des questions d’ordre (pouvoir) et désordre (contre-pouvoir) qui prend la forme d’une installation sculpturale et labyrinthique dans laquelle le public peut pénétrer, inventer son propre parcours, prendre des décisions, pousser sa curiosité au-delà des habitudes classiques de spectateur.
« Paul Mercier, dans les civilisations du Bénin, parle d’un moment qui se situe entre la mort d’un roi et l’avènement d’un autre comme d’une période de confusion et d’abandon aux désordres. C’est également le moment où l’on peut s’emparer de nombre de biens, où l’on peut presque en venir à s’emparer des vies. Une période où, précisément, « la nuit est tombée sur le royaume ». C’est cette notion de désordre qu’il m’intéresse d’explorer ici. Et, par là même, de questionner l’ordre et donc, en creux, le pouvoir… Mais comment faire advenir le désordre ? Comment questionner le pouvoir ? Et cela sur un plateau ? Pourquoi le désordre a-t-il si mauvaise presse ? Il n’est finalement qu’un élément constitutif de nos vies dont nous ne savons rien puisqu’il est imprévisible, accidentel, étranger à nos tentatives d’organisation. Il est finalement l’élément perturbateur qui chamboule la linéarité et nous permet de ne pas trop nous enliser tout au long de notre existence. Pourtant, pour les tenants de l’ordre (le politique par exemple), c’est un ennemi dangereux qui doit être canalisé, réduit à son minimum, sinon effacé, parce qu’il est par essence ingérable, imprévisible, et, en somme, un contre-pouvoir absolu. »
Michaël Allibert
Distribution
Conception et interprétation : Michaël Allibert et Jérôme Grivel
Assistanat chorégraphique : Sandra Rivière
Lumières : Laurence Halloy
Son : Jérôme Grivel
Construction et régie générale : Thierry Hett
Accompagnement : L’L
Production : Hélène Baisecourt
Diffusion : Vanessa Anheim
Partenaires, Festival Actoral (marseille, Espace de l’Art Concret (Mouans-Sartoux), Forum Jacques Prévert (Carros), CNCDC Châteauvallon (Ollioules), CDC Les Hivernales (Avignon)
Ouverture(s)
« Ouverture(s) s’intéresse à l’obscène dans son sens étymologique, « hors de la scène », ce qui ne devrait pas être montré, et plus particulièrement à l’obscène artistique des ateliers ou des studios, où l’on cherche, travaille, etc.
La constellation de pièces qui composent Ouverture(s) s’attache aux à-côtés, aux préalables, à tout ce qui pourrait, d’une certaine façon, être impropre à la représentation et qui, pourtant, déploie tout un ensemble de matériaux chorégraphiques, plastiques, dramaturgiques et sensibles.
L’importance donnée aux étapes de visibilité dans les arts oblitère pour le public 90% du travail de l’artiste et donne à l’objet « fini » (le spectacle, la sculpture, …) un statut de supériorité par rapport à ce qui a amené cette réalisation.
En exposant ou en représentant la « chose en train de se faire », à différentes étapes de son élaboration, nous cherchons d’une part à déplacer le centre d’attention de l’œuvre vers ce qui la précède ou vers ce qui est mis en jeu pour qu’elle advienne, et d’autre part à ce que le regard du public ne soit pas porté sur la finalité mais sur le parcours de l’objet en question.
Ce que nous montrons, ce sont des fragilités, des interrogations, des expérimentations, des erreurs et des ratés aussi, parce que l’espace artistique permet de décider qu’ici ce sont ces notions qui priment et pas nécessairement celle de la force, de la puissance ou de la réussite. »
Michaël Allibert & Jérôme Grivel.
Création à chaque présentation ; la première d’entre elles a eu lieu dans le cadre de l’exposition Géographies parallèles, qui s’est tenue à l’Espace croisé (Roubaix), du 5 mars au 23 mai 2020.
Distribution
Conception: Michaël Allibert & Jérôme Grivel
Artistes invité.e.s en alternance : Matthieu Astre, Sigrid Bordier, Francesca Domenichini, Karel Kouelany, Sandra Rivière, Joy Serradell
Production : Hélène Baisecourt
Diffusion : Vanessa Anheim Cristofari
Production : TC/MA
Partenaires : Ville de Valbonne, Système Castafiore (Ville de Grasse), Multiprise (Nice), Espace Croisé (Roubaix), Centre National de la Danse (Pantin), Salle Bête (Toulouse), Scène 44 – N+N Corsino (Marseille), Pré des arts (Valbonne), Fabrique Mimont (Cannes), Entre-Pont (Nice), MAMAC (Nice), Ville de Nice, Département des Alpes-Maritimes, Plan de relance Culture – DRAC PACA.
Les prémices de cette création ont été développées lors d’un processus de recherche à L’L | chercher autrement en arts vivants (Bruxelles).
La recherche liée à cette création a donné lieu à une publication de L’L éditions: Carnet de recherche, projet jouir 2015-2020 de Michaël Allibert et Jérôme Grivel, Collection Déambulations chercheuses.
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