En commandant à sept auteurs de théâtre l’écriture d’un monologue, L’L a voulu convoquer un festival de voix singulières, porteuses tour à tour de vérité et d’illusion.
Que dit-on lorsqu’on est seul ?
Quels rêves, quelles angoisses et quels souvenirs ? Murmures, cris… et cette liberté dans laquelle le personnage s’engouffre, s’abandonnant au flot de sa propre parole, tantôt l’apprivoisant, tantôt se laissant submerger par elle, enivré par son rythme et ses mouvements.
Les monologues détiennent ce pouvoir étrange de plonger le comédien et les spectateurs dans une relation d’intimité forte où celui qui écoute, de simple témoin, se mue en confident et en interlocuteur privilégié d’un dialogue à une seule voix.
L’espace d’un instant, L’L et ses partenaires ont offert à sept auteurs belges un lieu de résonance du monde qu’ils portent en eux.
Cet ouvrage en est une trace, certes partielle, qui nous replonge au cœur d’écritures aussi riches que diversifiées. De souvenirs d’Afrique en déambulations romaines, chaque personnage nous entraîne dans son univers parsemé de dureté, de tendresse ou d’ironie…

A quoi pense-t-on quand on est seul, de Nicolas Ancion
Nous n’aurons peut-être partagé que cela, de Geneviève Bergé
Appoline Lonlère à Rome, de Stanislas Cotton
André, Andréas, de Claire Gatineau
Emma, de Valérie Lemaître
Quand j’ai tué pour de vrai, de Chantal Myttenaere
Le bruit des rêves, de Pascale Tison

La belle aventure d’Enfin Seul continue. En 2002, sept nouveaux auteurs belges ont répondu à l’appel de L’L en signant le deuxième parcours de monologues de ce festival bruxellois qui fait la part belle à la créativité, à l’émotion, au plaisir.
Les septe textes, dont le présent ouvrage rend compte, explorent des univers certes très différents mais laissent entrevoir une préoccupation commune de tous les auteurs à interroger, parfois violemment, parfois de manière beaucoup plus distanciée, le monde dans lequel ils vivent et qu’ils portent en eux.
Ces monologues permettent donc, au-delà de leurs contenus et formes spécifiques, de (re)découvrir des dramaturges qui, en répondant à cette « commande »originale, ont également accepté de dévoiler une part de leur personnalité. En espérant que le spectateur ou le lecteur éprouvera ensuite l’envie de prendre connaissance de leurs autres œuvres.

La chambre noire, de François Clarinval
Déjà là, de Frédérique Dolphijn
Mamémois, de Laurence Kahn
Mais pourquoi ne sommes-nous pas tous en train de crier ?, de Layla Nabulsi
Dix minutes pour écrire, de Colette Nys-Mazure
Manon – 45kg – 7000m², de Virginie Thirion
Réflexions balistiques, de Laurent Van Wetter

La nouvelle génération d’auteurs dramatiques belges est porteuse d’une effervescence contagieuse. Pour preuve, la biennale du monologue Enfin Seul, troisième du nom, qui poursuit son chemin en ouvrant des fenêtres sur le bouillonnement des écritures actuelles.
L’L a, une nouvelle fois, mis le monologue à l’honneur, au travers de créations, chantiers, lectures, ateliers…
Cinq des textes présentés au cours de ce festival organisé en 2004 font l’objet de la présente édition. Des paroles fortes et personnelles qui, parfois, détournent les codes du « seul en scène » pour réinvestir le collectif.

La femme à barbe bleue, de Claire Gatineau et Céline Taubennest
La fontaine au sacrifice, de Marie Henry
Made in dignity, de Brigitte Jacobs
Taches sombres, de Thierry Janssen et Olivier Rosman
Balle perdue, de Chantal Myttenaere

En octobre 2006, L’L a présenté Enfin Seul, quatrième biennale du monologue. Durant un mois, le public a été convié à découvrir l’immense richesse et la variété de la forme monologuée à travers deux mises en chantiers, deux performances, quatre créations, des rencontres d’écritures, des lectures et un spectacle jeune public. Ces textes présentés avaient été commandés à des auteurs belges, suisse et français. Ils avaient inauguré, grâce à Françoise Villaume, une belle collaboration avec la Chartreuse en Avignon.
Quatre des ces textes présentés durant le festival ont été sélectionnés pour paraître dans ce quatrième volume. Une invitation à découvrir des écritures contrastées et singulières :

Modèles vivantes, de Régis Duqué
Il ne viendra plus personne, de Ludovic Flamant
Les pieds nus, de Claire Gatineau
Où mes pieds avancent, de Monique Jouvancy