De l’appât aux zédoaires. 26 petites choses à propos d’une recherche à L’L.
Recherche à L’L
mars 2015 – juillet 2020
La recherche :
(la sensation du passage du temps pendant la représentation)
Toujours trop long, toujours trop court.
Comment m’en satisfaire? Impossible? Dois-je faire avec? Comment? Mais si ça ne mord pas ? Puis-je sans mauvaise foi blâmer l’appât? La ligne? L’hameçon? Dois-je ralentir le rythme? Abréger la mesure? Moduler la circonstance? L’attente intense vaut-elle la subite issue? L’alpage aérien et la pure retraite valent-ils l’ardeur de la foulure et le roulement des pierres?
À ces questions comme à toutes les autres, aucune réponse n’apporte un éclairage de front. L’exploration, l’espérance véritable, se nourrit de biais, s’enrichit dans l’errance, dépérit sans l’apport du hasard.
Ralentir : c’est par leur manifestation insensible que se remarquent les quanta de la durée. Alors autre chose dégage, en silhouette suggestive, sa possible révolte. Ce n’est peut-être qu’une tache qui s’étend sombre sur l’iris, le voile attendu de la cataracte… Ça reste à voir.
Jean-Baptiste Polge
Parcours à L'L
Suite à un dépôt de dossier de candidature, Jean-Baptiste Polge est entré en résidence à L’L en mars 2015. Sa première recherche, il a choisi de l’intituler, La sensation du passage du temps pendant la représentation, en toute logique « explicite » avec les interrogations qui le guident dans ce travail. Cette recherche prend fin en juillet 2020.
Photo: © Jean-Baptiste Polge