Laure Myers

Recherches terminées

© Laure Myers
Hox

Pour cette première recherche en tant que résidente à L’L, Laure Myers explore la forme solo. D’un point de vue plus strictement chorégraphique, son objectif de recherche s’est concentré sur la construction de la verticalité et de la bipédie, en relation à un dispositif scénographique en mouvement, qui repose sur des lois physiques de la gravité et produit la sonorité du solo.

« Hox est le nom d’une famille de gènes qui interviennent dans le développement de l’axe antéro-postérieur (colonne vertébrale) chez les êtres humains et chez de nombreux animaux. Ces gènes ont très peu muté à travers l’histoire de l’évolution et sont encore très similaires d’une espèce à l’autre. J’ai traduit la séquence ADN d’un gène Hox de souris en une partition chorégraphique, selon une règle du jeu précise où chacune des quatre lettres qui constituent l’ADN (A-C-G-T) correspond à une posture : assis, debout, couché, saut… »

Laure Myers

Pneumatique

En juillet 2010, Laure Myers a entamé une seconde recherche à L’L, qu’elle a pu notamment développer dans le cadre de sa participation au cursus de formation « Transforme » dirigé par Myriam Gourfink à la Fondation Royaumont (Île-de-France).

Développée en collaboration avec le compositeur Andrea Sarto, cette recherche a pour point de départ un phénomène partagé par tous : la respiration.

« Nous nous intéressons à l’activité pneumatique qu’est la respiration comme base d’un mouvement et d’un son vivants et comme phénomène de communication (le fait de respirer étant nécessairement inclus dans une relation de réciprocité à un environnement).
Nous nous interrogeons sur la manière dont l’air voyage, nous traverse et se révèle comme substance d’échange entre tout ce qui vit.
Nous nous posons la question de la nature et du lieu de l’inspiration »

Laure Myers

© Laure Myers & Fabrizio Rota
as tu été neige

As tu été neige est une recherche entamée en septembre 2011, entre Laure Myers et le musicien-compositeur Fabrizio Rota. Son titre est extrait d’un poème d’André Du Bouchet.

« À l’origine, nous cherchions des façons de partager une écriture du mouvement et du son, de comprendre (cum-prendere, saisir ensemble) une forme. Les bagatelles (surtout celles d’Anton Webern, ainsi que les courtes compostions de Jatékok de György Kurtág) nous ont fourni un premier cadre pour travailler ensemble sur l’écriture. Ce qui nous intéressait dans la bagatelle, c’était la détermination de son énonciation, sa légèreté et sa brièveté. Nous voulions créer une ‘forme’ modulable à travers une multiplicité de micro-pièces (des bagatelles, précisément).

Pendant nos premières expérimentations, nous avons associé notre interprétation de la forme bagatelle à la pratique de la calligraphie orientale où le ‘vide’ de la feuille de papier est le lieu de l’émergence d’une forme en tant que fragment manifeste (trace) d’un processus. Nous avons ainsi, dès les premiers essais, abandonné l’idée d’une écriture directe pour se tourner vers le développement de pratiques d’écoute et de présence permettant l’émergence d’une forme. C’est à ce point que le concept d’atmosphère – en tant que lieu d’actualisation d’une relation – est devenu partie intégrante de notre démarche. La tentative de nommer le mouvement et le sonore a fait entrer la parole dans notre jeu d’écriture. Cette parole naît d’un espace d’écoute réciproque et participe à la construction d’un domaine plus vaste et plus ouvert. Nous écrivons à la craie, sur le sol, les paroles qui correspondent à ce que nous percevons de l’action de l’autre. À travers cette pratique se dessine dans l’espace une cartographie sensible : une écriture floue qui tisse une toile de relations entre le mouvement, le son et les mots ; balbutiement d’une ‘écriture atmosphérique’. Cette écriture émerge d’un protocole performatif et participe aussi aux ‘mémoires’ qui constituent le matériau de notre travail, et qui peuvent être réinvesties dans différents autres formats que la performance : vidéo, livre, installation… »

Laure Myers & Fabrizio Rota

Biographie

Parcours à L'L
Après l’avoir rencontrée suite à une représentation de L’effet papillon (pièce de Mylène Benoit dans laquelle Laure Myers était interprète), une résidence de recherche à L’L lui est proposée. En septembre 2009, Laure Myers entre ainsi en recherche à L’L. Présenté au VRAK Festival 2010, Hox est un premier solo sorti de ce processus.
Durant l’année académique 2010-2011, sa participation au cursus de formation « Transforme » à la Fondation Royaumont lui permet de creuser une seconde recherche, Pneumatique.
En septembre 2011, Laure Myers se lance dans une troisième recherche : Bagatelles(aujourd’hui intitulée as tu été neige). Une recherche qu’elle creuse en étroite collaboration avec Fabrizio Rota.
Dans son parcours à L’L, Laure Myers a sollicité un mentor (dans le cadre de sa recherche qui a abouti au solo Hox) : la chorégraphe-interprète Olga de Soto.
Après trois recherches, Laure Myers quitte L’L en novembre 2014.
Après un diplôme de l’école Marcel Marceau, Laure Myers poursuit sa formation en danse contemporaine à Paris (notamment auprès de José Caseneuve et de Peter Goss), qu’elle complète en 2002 en suivant le cursus de formation professionnelle Extensions proposé par le Centre de Développement Chorégraphique de Toulouse. D’autre part, elle passe en 2004 le diplôme d’état (CND Lyon) pour l’enseignement de la danse contemporaine.

En tant que danseuse, elle a travaillé pour Christian Bourigault, Gabriel Hernandez, Mylène Benoit, Brice Leroux, Louise Chardon, Anouk Llaurens et Julien Bruneau.

À la base de son parcours, il y a un profond intérêt pour la matière vivante. Ce goût et cette curiosité pour le vivant l’ont guidée dans sa démarche artistique, et poussée à la pratique du yoga depuis 2006. Dans son travail chorégraphique, elle vise à développer des compositions d’enjeux afin de rendre toujours actuelles les conditions d’émergence du mouvement.

Aboutissement d’une première recherche à L’L, Hox (présenté en 2010, au festival VRAK N°2, à Bruxelles) est un solo dans lequel elle s’intéresse à la construction de la bipédie, en relation à un dispositif scénographique en mouvement qui repose sur des lois physiques et qui détermine ainsi le temps de la pièce.
En 2010-2011, elle participe au cursus de formation Transforme dirigé par Myriam Gourfink à la Fondation Royaumont (France) où elle développe une seconde recherche accompagnée par L’L : Pneumatique (en collaboration avec Andrea Sarto), une pièce dans laquelle l’activité pneumatique qu’est la respiration sert de base à l’apparition du mouvement et du son, et où est posée la question du lieu et de la nature de l’inspiration.
Par ailleurs, en collaboration avec différents artistes (Mathieu Bouvier, Sonia Si Ahmed), elle développe un atlas qui se base sur une expérience subjective de la ville : ce projet vise à produire et à rassembler des pratiques urbaines « buissonnières » (In&out, ULB, Bruxelles 2010 et LievHeber, Anvers 2013).
Elle a créé avec le musicien-compositeur Fabrizio Rota l’association Hauts-Plateaux.
Parallèlement à son activité artistique, elle enseigne la danse contemporaine en milieu scolaire, et s’est formée à l’enseignement du yoga (méthode Iyengar).